Peut-être à tort et à raison on a tendance à faire de la confiance en soi une clé, un facteur de réussite ou d’échec, que ce soit à l’école, dans la vie sportive, en entreprise… On insinue que lorsque l’on réussit c’est parce qu’on avait confiance en soi. Et donc que l’échec est lié à ce manque de confiance.
Certaines personnes ayant un parcours de vie normal (c’est-à-dire des réussites et des échecs) passent leur temps à dire « je n’ai pas confiance en moi ». Si on regarde ce thème par la psychanalyse, il n’a jamais été abordé directement, toujours indirectement. Et c’est ainsi que très souvent les gens font références à la confiance en soi. Et mette sur le compte un manque de confiance. Certains disent même qu’ils n’ont « jamais eu confiance en eux » le fait que ça marche ou ça marche pas et parle de leur échec du à la relation avec les autres.
D’où vient la confiance en soi ?
Il existe deux phrases pour la construction de la confiance en soi :
– La petite enfance qui est le socle de la confiance.
Ex : Il y a un objet sur la commode, ce n’est pas un jouet, il se donne pourtant l’objectif de l’attraper, mais il est trop petit. Il faut qu’il imagine un scénario pour l’obtenir, comme monter sur une chaise, empiler des choses. Prendre des risques. Il tente tant bien que mal, il y a des adultes autour de lui.
Le premier réflexe classique : « Attention tu vas tomber, et te faire mal ! »
À la première initiative prise par l’enfant, les adultes lui interdisent.
Le second réflexe : Attraper l’objet et lui donner. L’empêcher alors de faire son expérience. Alors qu’il voulait vérifier s’il était apte à l’attraper. Bien que petit, il avait imaginé comment se procurer l’objet, il voulait tenter cette expérience. Et les adultes lui interdisent cette expérience en lui donnant l’objet. Comme on dit chez les adultes « Ne fait pas à sa place, ce n’est pas comme ça qu’il apprendre ». En lui donnant l’objet, il est capable de le jeter par terre. Ces parents ne comprennent pas alors pourquoi ? Ils disent même « Il ne sait pas ce qu’il veut ».La bonne attitude, est celle qui va accompagner l’enfant, c’est-à-dire ne pas faire à sa place mais donner quelques conseils éventuellement. Mais laisser faire l’expérience. Car il est en train d’édifier le socle de sa confiance en soi. Un enfant effectue plusieurs expérience par jour, et plus il en réussi sur cette dizaine, plus les échecs mettent en valeurs les prouesses et l’exploit des réussites d’avant et celles d’après. Mais il vaut mieux que le socle soit positif, car c’est tout ça qui, sans qu’on le sache, va édifier sa confiance. Il existe également des expériences langagière, s’adresser à l’autre, avec des mots qui ne sont pas forcements configurés dans la bonne harmonie, mais qui malgré tout se fait comprendre.
Qu’elle plaisir, de retour de confiance, de découvrir est compris. Et c’est durant ces 5 premières années en accumulant cette multitude d’expérience, se constitue au quotidien un socle de confiance en soi. Et au sorti de cette enfance, le bilan on peut déjà le faire. Ceci est perceptible dans sa manière de jouer, la difficulté qui augmente dans les expériences qu’il fait. Il augmente la difficulté et c’est la preuve que sa confiance en lui dans sa gestuelle, constitue un élément d’aptitude satisfaite. C’est-à-dire de confiance en soi.
-Le second socle de confiance en soi est l’adolescence : l’expérience du moi, du narcissique, de l’acceptation, du regard des autres. Le problème n’est plus d’aller chercher un objet sur la commode, cette fois-ci c’est lorsqu’on est invité à l’anniversaire d’un copain, adressé la parole aux autres, se sentir regardé, d’être accepté par les autres. L’enjeu est plus sensible, fort, lourd et il constitue le cœur de la crise de l’adolescence à travers nous avons tous des souvenirs, nous sommes tous passés. C’est la construction de l’identité par rapport aux autres, du regard des autres. Le second enjeu de la confiance en soi, c’est l’acceptation des autres, c’est l’enjeu de cette terrible période de 10-12 à 16-18 ans.
On sort de cette adolescence avec un deuxième socle constitutif de la confiance en soi, jusqu’à rentrer dans l’âge adulte. Et là aussi le solde est plus ou moins favorable.Des jeunes adultes ayant une bonne réussite scolaire, voire très bonne réussite, il y a de grande fragilité dans la deuxième constitution du rapport aux autres. On sent que cette seconde période a été extrêmement fragile et pour certains remarquablement développé. On se projette dans l’âge adulte plus ou moins bien équipé mais il va falloir « faire avec ». Car on est le résultat de notre histoire, mais on ne peut pas la refaire. On reprendra un terme que constitue la confiance en soi, « un bricolage ». C’est un vaste bricolage avec soi-même. Et même quand on a un bon potentiel de confiance en soi, nous ne sommes pas à l’abri de quelques pannes. Car personnes n’est invulnérable. Chacun peut traverser sa vie en faisant un bricolage de cette confiance. Ce bricolage se perd à travers 7 pistes :
1) L’estime de soi. Alors évidemment certains sortent avec un niveau fort de l’estime de soi quand quelqu’un sort de l’adolescence avec une bonne confiance dans ses aptitudes. La meilleure manière d’aider quelqu’un dans son estime de soi, est de lui montrer la réussite, et non d’évoquer les fautes .Qui permet alors de développer la confiance en soi. On arrête alors cette culpabilisation de la faute et regarder ce qui marche, ce qui fonctionne. C’est le levier de l’estime de soi.
2) L’investissement dans la préparation. Prendre le temps de se préparer. Avant de faire quelque chose de risquer, il faut le préparer, faire une « répétition ». Public ou pas. Fictif ou pas. Se mettre en bouche ce que l’on va dire. Avec un bon investissement, sérieux, qui réduit l’incertitude.
3) La progression. On la trouve dans le processus de la guérison. La confiance en soi de la personne est complètement proportionnelle aux petites améliorations quotidienne ressentit et perceptible. Encore faut-il que la personne soit sensible à cela. Cette capacité de sentir les étapes, cette évolution, de structurer, donne le sentiment d’une amélioration, d’une croissance, et ça c’est l’augmentation d’une confiance en soi. Dans une entreprise par exemple, montrer a une personne qu’à une année N il ne savait pas faire ça et qu’à l’année N+1 il sait à présent le faire. La personne sortira peut-être avec le sourire, une satisfaction. La meilleure confiance en soit, c’est celle qu’on s’administre par soi-même. Constatant qu’on fait mieux les choses, qu’on les fait bien, qu’on est content d’avoir été capable d’avoir surmonté une nouvelle difficulté.
4) La relativisation. Nous sommes dans un monde d’excès. C’est toujours « pas du tout » ou « tout à fait ça ». La vie est plus compliquée que cela. Il y a toujours un peu de mal dans le bien et de bien dans le mal. Il faut savoir faire la part des choses. Tout ne va pas toujours parfaitement, tout ne va pas toujours très mal. Relativisé. Les gens manquant de confiance en eux ont tendance à généralisé à partir de presque rien, à partir d’une seule première expérience. Relativisé est une forme de sagesse. Avec un peu de maturité, avec de la distance, on y arrive. Certains y arrivent mieux, d’autres ont besoin d’être aidé là-dessus. Il faut poser le regard sur ce qui a bien marché et ce qui n’a pas marché. Cette distance, cette capacité de relativiser, est une bonne manière de bricoler parce qu’à partir de là on culpabilise moins, on accepte que tout ne soit pas ce qu’on aurait voulu être. On observe que les gens à tendance perfectionniste, général avaient des soucis avec leur confiance en soi. Car ils ne sont jamais satisfait de ce qu’ils ont produit et on cette inquiétude à risquer l’erreur ou la faute. Selon la pensée d’un scientifique prix Nobel de chimie, Pierre-Gille Degenne : Progresser c’est changer d’erreur.
5) L’accueil, l’écoute, l’empathie. Etre accessible aux autres est un élément sensible, apaisant, vis-à-vis de la confiance en soi. En s’ouvrant, on échange, on fait entrer les autres, avec leur vulnérabilité, leurs imperfections. Le contact avec les autres, la convivialité sont des facteurs apaisant de la confiance ne soi. L’échange, la relation, s’entendre avec les autres, c’est s’imprégner de l’humain, s’ouvrir et travailler sa confiance en soi.
6) La consistance. Les personnes qui ont confiance en eux, c’est ceux qui tiennent leur promesse. Ce sont des personnes consistantes. Qui mettent en accord ce qu’ils disent avec ce qu’ils font. Lorsqu’on a une parole publique, il faut savoir la tenir. Malheureusement aujourd’hui, comment avoir confiance lorsque des personnages public ne tiennent pas leur parole. La parole doit être acte et elle n’est plus aujourd’hui. Nous sommes dans une société de méfiance.
7) La clarté de nos engagements. Le doute, l’incertitude, l’hésitation. C’est quelque chose qui alterne notre confiance en soi. Chez certaines personnes dépressives, on observe que l’un des symptômes précis de la dépression, c’est l’incapacité de prendre des décisions. Dans chaque vie, il y a un tas de choses en chantier sur lesquelles nous sommes en hésitation mais il faut réduire ces situations et aller vers des engagements clairs. Eviter d’utiliser un langage hésitant.
Et ces tous ces petits bricolages, au quotidien, constitue la confiance. Car elle vient de nous mais aussi des autres, de notre environnement, de tout ce qui vient à nous, à nos oreilles. La confiance en soi est un bricolage, et c’est ainsi qu’on avance dans la vie avec plus ou moins d’a coups, plus ou moins de facilité.
